[00:00.000] 作词 : Arthur Rimbaud[00:01.000] 作曲 : Laurent Guardo[00:31.565]Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles[00:38.566]La blanche Ophélia[00:41.819]flotte comme un grand lys[00:45.068]Flotte très lentement,[00:48.074]couchée en ses longs voiles[00:51.316]On entend dans les bois lointains des hallalis.[01:03.818]Voici plus de mille ans que la triste Ophélie[01:10.575]Passe, fantôme blanc,[01:13.316]sur le long fleuve noir[01:16.566]Voici plus de mille ans que sa douce folie[01:22.813]Murmure sa romance[01:27.318]à la brise du soir[02:03.821]Le vent baise ses seins[02:07.567]et déploie en corolle[02:10.320]Ses grands voiles bercés[02:13.317]mollement par les eaux[02:16.565]Les saules frissonnants[02:19.818]pleurent sur son épaule[02:22.813]Sur son grand front rêveur[02:26.075]s'inclinent les roseaux.[02:32.322]Les nénuphars froissés[02:35.818]soupirent autour d'elle[02:38.567]Elle éveille parfois,[02:41.819]dans un aune qui dort,[02:45.068]Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile[02:51.317]Un chant mystérieux tombe des astres d'or[03:32.322]O pâle Ophélia[03:35.818]belle comme la neige[03:38.567]Oui, tu mourus, enfant,[03:41.574]par un fleuve emporté[03:45.314]C'est que les vents tombant des grand monts de Norvège[03:51.815]T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté.[04:00.568]C'est qu'un souffle,[04:03.064]tordant ta grande chevelure[04:07.314]À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits[04:13.317]Que ton coeur écoutait le chant de la Nature[04:19.574]Dans les plaintes de l'arbre[04:24.323]et les soupirs des nuits.[04:57.319]C'est que la voix des mers folles[05:01.068]immense râle[05:03.820]Brisait ton sein d'enfant,[05:06.817]trop humain et trop doux[05:10.322]C'est qu'un matin d'avril,[05:13.317]un beau cavalier pâle[05:16.567]Un pauvre fou,[05:19.321]s'assit muet à tes genoux![05:26.064]Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle![05:32.324]Tu te fondais à lui comme une neige au feu[05:38.567]Tes grandes visions étranglaient ta parole[05:44.815]Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu.[06:26.065]Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles[06:32.325]Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis[06:38.567]Et qu'il a vu sur l'eau,[06:41.563]couchée en ses longs voiles[06:45.071]La blanche Ophélia flotter,[06:50.075]comme un grand lys.